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Slimane Azem, chanteur de tous les temps

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Il fut le premier chanteur à avoir bénéficié d’un accueil chaleureux dans les foyers kabyles. Ses chansons sont écoutées en famille, en présence de la mère, du père et des enfants, filles et garçons confondus. Parce qu’elles sont « pudiques », ne comportant aucune expression liée à la vie sentimentale. Un sujet tabou chez les Kabyles encore de nos jours.
Son œuvre est consacrée en partie à l’émigration, aux problèmes rencontrés dans les pays d’accueil et ses conséquences parfois dramatiques sur l’émigré, son épouse et ses enfants. L’émigré d’autrefois passe une grande partie de son existence en solitaire, loin de ses proches. On part jeune, on revient vieux, pour paraphraser cheikh El Hasnaoui, un autre grand chanteur de la chanson kabyle.
Slimane Azem a chanté aussi sur la vie et ses difficultés, les risques que font encourir les grandes puissances sur la planète, la conquête de l’espace, le tournant pris par l’Algérie au lendemain de son accession à l’indépendance. Ses chansons, dont certaines fustigeaient les régimes de Ben Bella et de Boumédiène, furent interdites en Algérie de 1967 jusqu’au début des années 1990. La censure continue de frapper certaines d’entre elles.
C’est pendant la guerre d’indépendance qu’il sortit « fegh ay ajrad tamurt iw » (sortez de mon pays, criquets), comparant la colonisation française à une nuée de criquets dévorant l’Algérie, et « idahred w agur, itvat id yetri » (la lune apparaît, suivie de l’étoile » (allusion au drapeau algérien et au déclenchement de la guerre d’indépendance).
Slimane Azem, musicien, chanteur, auteur-compositeur et fabuliste, est né en 1918 à Agouni Gueghrane (Kabylie) et décédé en 1983 à Moissac, en France. Son répertoire compte près d’une centaine de chansons. Il fait partie des monuments de la chanson kabyle, d’hier et d’aujourd’hui.
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Musique kabyle
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