En 1955, pendant la guerre d'Algérie (1954-1962), le chanteur kabyle Slimane Azem chante dans sa langue une chanson dénonçant la colonisation française en Algérie. La chanson sera interdite deux ans plus tard en 1957. Le criquet est ici une métaphore du colon français, qui ravage les cultures et le territoire. En miroir, une affiche française pendant la guerre assimila les fellagas et combattants indépendantistes à des nuées de sauterelles dévastatrices.
Paroles
Cfiɣ am ass-a ass m-id ṛuḥaɣ
M-id refdaɣ tibalizin
Ḍfaṛn-iyid w-iden akk ḥemlaɣ
Yemma akk-ed baba d-isin
Nitni d trun m-ad nnek ḥeznaɣ
M-id nem-sefṛaq ǧiɣ-ten din
Am zun d-lmut ay muteɣ
M-id iḥaṛ lebḥaṛ akin
Tamurt-iw a tin aɛzizen
Ǧǧiɣk-em mebla lebɣ-iw
Mačči d-nek ay g-axtaṛ-en
Akka ay gura di lbext-iw
Nek zedɣeɣ anga niḍḍen
Ma dkem-ini tezdaɣḍ ul-iw
Rriɣ leḥsab iman-iw
Seg-ass mi liɣ meẓiyeɣ
Nfiɣ d-aɣṛib si tmurt-iw
Ur nɣiɣ ur ukiraɣ
Ǧǧiɣ leḥbab d-imawlan-iw
Akk-ed lḥuma ni deg i-lulleɣ
Ttɣeniɣ d tṣebiṛeɣ ul-iw
Am ass-a ar d-uɣalleɣ
Skedd anida ur ddiɣ
D-aɣṛib di tmura medden
D-laɛtab kan ay d-suliɣ
Akk-ed lwaḥc d-lemḥayen
Tura mi jaṛbeɣ ẓṛiɣ
Ad cnuɣ i-yeɣṛiben
Tamurt isen-d d tmeniɣ
Ad tekfu lɣweṛba dayen
Source : http://www.music-berbere.com/paroles-slimane-azem-tamurt-iw-tin-a3zizen-ia-35-ip-541.html#ixzz85gco96YU
CRIQUET SORS DE MA TERRE
J'ai un jardin clôturé
où abondent tous fruits
de la pêche à la grenade
je le travaillais sous la canicule ardente
j'y avais même planté le basilic
Il a fleuri et apparaissait au loin.
Voilà qu'arrive le criquet en hâte
Il a mangé à satiété
dévorant jusqu'aux racines
Criquet quitte mon pays;
Les richesses que tu y trouvas jadis sont épuisées,
le caïd t'a vendu ma terre dis-tu?
Exhibe les actes, s'ils sont authentiques.
Criquet tu as mangé le pays
Je me demande pour quelle raison
Tu l'as brouté jusqu'à la porte
Tu as dévoré l'héritage que je tiens de mon père
Que tu deviennes perdrix
L'estime est finie entre toi et moi.
Tu tombes du ciel comme neige
entre crépuscule et nuit
Tu as mangé le grain et la paille
Choisissant avec soin la pitance
A moi tu as laissé le son
Tu me prenais pour une bête.
Criquet comprends de toi-même
et sache bien ce que tu vaux
tu peux apprêter tes ailes
tu retourneras d'où tu es venu
sinon tu porteras seul le poids de tes péchés
et tu paieras ce que tu auras mangé.
Tu m'as éreinté criquet
en moi tu laisses un mal incurable
tu te multiplies à foison
voulant laisser enraciner une descendance
mais c'est trop tard: le scribe est déjà passé
et ma chance éveillée est guérie.
Source : https://www.antiwarsongs.org/canzone.php?id=53400&lang=fr
Paroles
Cfiɣ am ass-a ass m-id ṛuḥaɣ
M-id refdaɣ tibalizin
Ḍfaṛn-iyid w-iden akk ḥemlaɣ
Yemma akk-ed baba d-isin
Nitni d trun m-ad nnek ḥeznaɣ
M-id nem-sefṛaq ǧiɣ-ten din
Am zun d-lmut ay muteɣ
M-id iḥaṛ lebḥaṛ akin
Tamurt-iw a tin aɛzizen
Ǧǧiɣk-em mebla lebɣ-iw
Mačči d-nek ay g-axtaṛ-en
Akka ay gura di lbext-iw
Nek zedɣeɣ anga niḍḍen
Ma dkem-ini tezdaɣḍ ul-iw
Rriɣ leḥsab iman-iw
Seg-ass mi liɣ meẓiyeɣ
Nfiɣ d-aɣṛib si tmurt-iw
Ur nɣiɣ ur ukiraɣ
Ǧǧiɣ leḥbab d-imawlan-iw
Akk-ed lḥuma ni deg i-lulleɣ
Ttɣeniɣ d tṣebiṛeɣ ul-iw
Am ass-a ar d-uɣalleɣ
Skedd anida ur ddiɣ
D-aɣṛib di tmura medden
D-laɛtab kan ay d-suliɣ
Akk-ed lwaḥc d-lemḥayen
Tura mi jaṛbeɣ ẓṛiɣ
Ad cnuɣ i-yeɣṛiben
Tamurt isen-d d tmeniɣ
Ad tekfu lɣweṛba dayen
Source : http://www.music-berbere.com/paroles-slimane-azem-tamurt-iw-tin-a3zizen-ia-35-ip-541.html#ixzz85gco96YU
CRIQUET SORS DE MA TERRE
J'ai un jardin clôturé
où abondent tous fruits
de la pêche à la grenade
je le travaillais sous la canicule ardente
j'y avais même planté le basilic
Il a fleuri et apparaissait au loin.
Voilà qu'arrive le criquet en hâte
Il a mangé à satiété
dévorant jusqu'aux racines
Criquet quitte mon pays;
Les richesses que tu y trouvas jadis sont épuisées,
le caïd t'a vendu ma terre dis-tu?
Exhibe les actes, s'ils sont authentiques.
Criquet tu as mangé le pays
Je me demande pour quelle raison
Tu l'as brouté jusqu'à la porte
Tu as dévoré l'héritage que je tiens de mon père
Que tu deviennes perdrix
L'estime est finie entre toi et moi.
Tu tombes du ciel comme neige
entre crépuscule et nuit
Tu as mangé le grain et la paille
Choisissant avec soin la pitance
A moi tu as laissé le son
Tu me prenais pour une bête.
Criquet comprends de toi-même
et sache bien ce que tu vaux
tu peux apprêter tes ailes
tu retourneras d'où tu es venu
sinon tu porteras seul le poids de tes péchés
et tu paieras ce que tu auras mangé.
Tu m'as éreinté criquet
en moi tu laisses un mal incurable
tu te multiplies à foison
voulant laisser enraciner une descendance
mais c'est trop tard: le scribe est déjà passé
et ma chance éveillée est guérie.
Source : https://www.antiwarsongs.org/canzone.php?id=53400&lang=fr
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