Il est essentiel d’éduquer ce qu’est la résistance civile kabyle et nos obligations de s’y engager

La deuxième partie et fin de l'interview avec Karim Baamar sur la résistance civile Kabyle..

Rappel du texte de Karim Baamar:

" Pour affronter un système oppressif, maintenu par 60 ans de junte militaire, et l’obscurantisme religieux, on suggère des alternatives qui font appel à une coalition suffisamment large pour vaincre l'opposition. Il ne s’agit pas de trouver la formule magique, le parti libérateur, ou une personne charismatique pour nous rallier, mais la RÉSISTANCE CIVILE peut fonctionner dans les sociétés très divisées. Il est important de ne pas rester spectateurs et compter sur les 20% de militants de toute tendance.

Mais, de vous impliquer tous, à votre manière, à votre façon, pour résister à cette injustice. Ne rien faire n’est plus une option, pour les personnes confrontées à des conditions intolérables. Adopter la violence, c’est ce que la junte militaire cherche. La résistance civile, non violente par TOUS est le chemin du changement réel de notre société divisée ".

Karim Baamar donne des éléments de cette résistance civile (pas des manifestations à la Hirak non efficace), le pourquoi et le comment dans l’espoir de donner une lumière, une porte de sortie à la situation catastrophique que vit la Kabylie et l’Algérie en général visé par la junte pour en faire un exemple et nous diviser.

Pour Karim Baamar il est essentiel d’éduquer ce qu’est la résistance, nos obligations d’y participer, d’engager, d’expliquer et ne pas humilier, agir, agir (choisir entre coopérer et résister), se réconcilier. Il ne s’agit pas de vaincre, d’humilier, mais de se réconcilier contre la perversité et faire de la résistance civile, un mouvement légitime, rassembleur, collectif, inclusif, diversifié, plus sûr, comme dernier recours pour une cause juste contre la répression, le racisme, la discrimination, le mensonge, la division, l’ignorance instrumentalisée, et l’obscurantisme religieux. Le rôle de la femme sera crucial dans cette résistance, celui du professeur, de l’ouvrier, des étudiants, des travailleurs, de l’artisan, du fonctionnaire, du militaire, de chacun de nous de se réconcilier avec la cause juste et par des petits actes de tous les jours, de bravoure de s’opposer, de résister et de désobéir publiquement et visiblement pour se mobiliser en grand nombre contre l’adversaire. Le fond de cette résistance est la désobéissance et la non-reconnaissance de la légitimité de cette junte militaire et son gouvernement de façade. Car, sa force ne vient que de notre obéissance. Alors brisons cette force, une force pacifique, mais combien efficace, qui est de lui obéir.

Pour Karim Baamar cette terre numide, devenue Algérie, résistera de nouveau, comme elle l’a fait contre les colons, et particulièrement la Kabylie, et à plus grande échelle la Tamazgha, ex-Numidie de Massinissa, de Jugurtha, de St-Augustin, de Dihya, et de Matoub ne se soumettra jamais. Tous ses habitants kabylophones, ou non, divisés ou non, en Kabylie, dans le désert, ou ailleurs unis, ou non, vont sortir de cette junte militaire qui tient tous les peuples qui habite cette terre dite Algérie en otage ".